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Le vieillissement de la population est une réalité qui nous implique, qu’on le veuille ou non.
Les projections sont alarmantes : d’ici 2040, le nombre de personnes nécessitant des soins de longue durée devrait atteindre un peu moins de 548 000, soit une augmentation de 70 % par rapport à aujourd’hui.[1]
En réaction, la Commissaire à la santé et au bien-être (CSBE) recommande de prioriser l’autonomie, c’est-à-dire de passer d’un système axé sur la perte d’autonomie à un système qui valorise le maintien de l’autonomie chez les citoyens.
Le rapport du CSBE fait état de plusieurs excellentes pistes de solutions et d’actions pouvant être explorées, mais l’un des éléments ayant le plus retenu mon attention est :
Le rapport reconnaît clairement que les organismes communautaires sont un véritable socle pour le soutien à domicile, et qu’il est crucial de les épauler et de les intégrer davantage pour répondre efficacement aux besoins de la population vieillissante.
Je ne pourrais être plus d’accord avec ce constat. Toutefois, la réussite de cet engagement collectif passe avant tout par la capacité à savoir collaborer, tous ensemble. Et collaborer avec succès, ce n’est drôlement pas facile. Imaginez — c’est déjà très difficile de le faire avec les collègues de notre propre équipe. Comment faire alors pour que la collaboration intersectorielle, impliquant des partenaires qui ne travaillent pas dans la même organisation ou qui sont extramuros, soit un succès ?
Je le répète souvent : il est primordial de cesser de voir le réseau de santé comme des secteurs complètement distincts travaillant en silos comme si cette discontinuité allait de soi. On doit réellement le concevoir comme un écosystème dont l’équilibre repose sur une coordination fluide et optimale, notamment avec les organisations communautaires.
Ces derniers occupent une place prépondérante dans notre société. Au Québec, nous avons approximativement 4 000 organismes communautaires, dont près de 3 000 en santé et services sociaux.[3]
Selon les sources récentes, la somme dédiée aux organismes communautaires en santé et services sociaux (OCSSS) au Québec à travers le
Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) s’élève à environ 725 millions de dollars par année.[4] Ils sont donc des parties intégrantes et complémentaires du réseau de la santé publique.
Les OCSSS jouent un rôle indispensable en offrant des services adaptés aux réalités locales, en agissant sur les déterminants sociaux de la santé, en innovant au sujet des besoins émergents et en donnant une voix aux populations vulnérables, tout cela avec une approche humaine et personnalisée qui complète le réseau public.
L’une des grandes forces des organismes communautaires réside dans son ancrage local et sa connaissance fine du tissu social. Cette proximité leur permet d’établir des relations de confiance avec certaines personnes qui peuvent parfois être réticentes d’accorder leur confiance aux intervenants du réseau de santé publique : ces organismes peuvent donc agir efficacement sur certains déterminants sociaux de la santé.
Mais surtout, il ne faut pas oublier l’un des aspects cruciaux des organismes communautaires : leur capacité à mobiliser des bénévoles de différents horizons. Souvent, leur conseil d’administration regorge de personnalités remarquables au parcours exceptionnel, dont l’expertise bénéficie à nos communautés et amplifie l’impact de ces organismes.
Il s’agit d’un élément fondamental à mettre de l’avant et qui est en cohérence avec la nécessité de miser sur l’engagement collectif pour faire face aux défis des prochaines années.
Comme le statu quo n’est plus acceptable, nous devons faire autrement. Mais pour faire vivre cet engagement collectif abordé depuis le début, nous n’avons d’autres choix que d’imaginer et d’implanter des trajectoires intersectorielles.
La mise en place de ces trajectoires qui mobilisent différents acteurs locaux n’ayant pas l’habitude de collaborer peut poser de grands défis. C’est pourquoi ces initiatives doivent être portées avec conviction et leadership par des organisations, qu’elles soient du milieu communautaire ou public. Au Québec, on a la chance d’avoir des projets prometteurs et mobilisateurs qui sont d’ailleurs appuyés par le plan d’action gouvernemental 2024-2029, La fierté de vieillir[5] :
Ayant bâti une plateforme de communication clinique, j’ai bien sûr un biais en affirmant ce dernier point. Toutefois, je crois profondément à la nécessité d’un écosystème qui collabore davantage et qui communique sans friction, peu importe la solution utilisée pour y arriver.
Je ne le répéterai jamais assez, mais la pierre angulaire d’une collaboration réussie est une communication efficace. Si les organismes communautaires et le réseau de la santé veulent collaborer diligemment, ils devront s’assurer que l’information circule et que les intervenants de part et d’autre peuvent compter l’un sur l’autre, et ce, toujours en conformité avec la Loi modernisant des dispositions législatives en matière de protection des renseignements personnels (la Loi 25). Dans un monde où les logiciels de santé sont tout sauf connectés, on devra trouver un moyen de permettre aux gens de communiquer efficacement.
Au-delà de la nécessité de pouvoir échanger facilement des informations importantes pour offrir une meilleure prise en charge des aînés, établir des ponts communicationnels procure un autre grand pouvoir : développer un lien de confiance. Pourquoi ? Parce que c’est en écoutant la perspective de l’autre, en voyant ces bons coups, en comprenant ses forces et en bénéficiant d’une rétroaction qu’on apprend à valoriser cette relation de collaboration.
Nous devons apprendre à faire mieux, ensemble. Rapidement.
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