La mise sur pied de l’attestation d’études professionnelles Soutien en soins d’assistance en établissement de soins de longue durée a été tout un défi pour les équipes du ministère de l’Éducation, des centres des services scolaires et des centres de formation professionnelle. Former, préparer et embaucher 10 000 préposés aux bénéficiaires en trois mois, du jamais vu! Le travail abattu par les équipes du réseau scolaire fut colossal. Récit accéléré pour une formation en accéléré.

Marjorie Ménard
Directrice des affaires éducatives
Fédération des centres de services scolaires du Québec (FCSSQ)

Depuis toujours, il manque de préposés aux bénéficiaires, non seulement en CHSLD, mais en résidence privée pour aînés (RPA), en ressources intermédiaires (RI), en ressources de type familial et en services à domicile au sein des entreprises d’économie sociale. Cette pénurie de main-d’œuvre est connue de tous les partenaires du marché du travail depuis très longtemps. Bien avant la crise sanitaire, tous ont contribué à mettre sur pied des projets novateurs permettant l’attraction et la rétention des préposés, l’adaptation des modèles pédagogiques innovants de formation et la mise en œuvre de projets pilotes. Malgré tous ces efforts depuis plusieurs années, le nombre de préposés aux bénéficiaires était malheureusement insuffisant pour répondre à la crise que nous vivions en contexte de pandémie.

Combien en manquait-il? Il en manquait suffisamment pour que le gouvernement décide d’élaborer un programme d’études accéléré menant à une attestation d’études professionnelles (AEP) permettant de former au moins 10 000 préposés aux bénéficiaires en trois mois.

Pourquoi une AEP? Ce type de formation s’est avéré le meilleur dispositif de qualification officielle reconnue par le ministère de l’Éducation. Les AEP sont offertes et sanctionnées par les centres de services scolaires (CSS), elles visent principalement les adultes et sont généralement d’une durée entre 240 heures et 720 heures. Elles ont pour objectifs de répondre aux besoins du marché du travail, de favoriser l’uniformité des programmes d’études, d’offrir des formations qualifiantes et transférables et d’être harmonisées avec l’offre de formation professionnelle et technique existante. Ce type de programme répondait donc en tout point aux objectifs.

Le Québec tout entier a semblé répondre à l’appel et être sensible aux intentions gouvernementales. Habituellement élaboré en 18 mois, l’AEP communément appelée AEP PAB en CHSLD, a été élaborée en trois semaines, afin de répondre à l’urgence. Il fallait absolument que les  10 000 préposés débutent tous le 15 juin afin qu’ils soient disponibles pour œuvrer en CHSLD en septembre, avant que la deuxième vague du coronavirus ne frappe! Le défi était très grand pour l’équipe de la direction de l’éducation des adultes et de la formation professionnelle au ministère de l’Éducation, il l’était tout autant pour les centres de formation professionnelle.

Des centaines de dossiers devaient être analysés pour l’admission et la formation des groupes dans ce nouveau programme d’études. En moins d’une semaine, tous les conseillers d’orientation et le personnel généralement attitré à l’admission dans une autre école du centre de services scolaire se sont mobilisés pour traiter ce tsunami de dossiers. Des dizaines d’heures de travail de jour, de soir et de fin de semaine, parfois jusqu’à minuit, ont été réalisées par le personnel. Il fallait faire vite afin de transmettre les dossiers au CISSS/CIUSSS pour qu’ils puissent procéder à l’analyse des dossiers et des critères d’admissibilité pour l’obtention de la bourse.

Pendant ce temps, les enseignants, les conseillers pédagogiques, les directions des centres de formation professionnelle et plusieurs membres du personnel ont préparé l’arrivée des nouveaux élèves : matériel pédagogique et de laboratoire, équipements de protection individuelle (ÉPI), évaluations, locaux, horaires et autres.

Le résultat de ce travail? Des milliers de PAB œuvrent maintenant dans des milieux de soins et contribuent à offrir aux résidents un milieu sécuritaire, bienveillant et humain. Les centres de services scolaires et la Fédération des centres de services scolaires du Québec ont contribué fièrement à cette mission sociale essentielle pour les personnes aînées, à laquelle l’ensemble du Québec était sensible.

La FCSSQ regroupe l’ensemble des centres de services scolaires francophones du Québec ainsi que le Centre de services scolaire du Littoral. Les centres de services scolaires veillent à la réussite scolaire de plus d’un million d’élèves en assurant des services éducatifs au primaire, au secondaire, en formation professionnelle et à l’éducation des adultes. La FCSSQ offre à ses membres des services en relations du travail, en ressources matérielles et informationnelles, en financement, en transport scolaire, en formation professionnelle, en services éducatifs aux jeunes et aux adultes, ainsi que de la formation. Conjointement avec le MEQ, la FCSSQ coordonne et dirige la négociation des matières nationales sectorielles des conventions collectives.