Karine Limoges
Directrice générale
Le Point en santé et services sociaux

HORIZON 2022 | UN APPEL D’OFFRES BIENTÔT LANCÉ

Le 4e Colloque Informatique Santé, tenu sous le thème L’effet COVID-19 : un pas de géant dans l’implantation des TI au Québec, a connu une édition historique, le 19 novembre dernier. Non seulement le colloque se tenait pour la première fois entièrement sur plateforme web, mais il a accueilli un nombre record de participants, soit quelque 500 au total.

D’entrée de jeu, Luc Bouchard, sous-ministre associé aux technologies de l’information au ministère de la Santé et des Services sociaux, a abordé de front le Dossier santé numérique (DSN), brossant un portrait des avancées de la dernière année.

« Le projet, évalué entre 1,5 et 3 milliards de dollars, a été approuvé par le Secrétariat du Conseil du trésor et le Conseil des ministres, et on a eu un budget de 45 millions de dollars pour faire les étapes de planification et d’acquisition du Dossier santé numérique au Québec. Donc, officiellement, ce dossier-là est dans les cartons du gouvernement du Québec. L’investissement de cette année est dédié aux ressources humaines internes et externes afin de préparer le chantier de DSN. »

Par ailleurs, une direction a été créée pour gérer l’ensemble de ces projets sous Philippe Lottin [Direction générale adjointe des projets d’unification et du bureau de projets], avec Joanne Lessard [à la Direction générale adjointe de la transformation numérique, des orientations et de la planification] et Louise Fortin [à la Direction de la mise en œuvre des grands projets et des relations avec les partenaires] « pour coordonner et mener à bon port le gros paquebot du Dossier santé numérique », a illustré M. Bouchard, notant que malgré la pandémie, ce projet est demeuré prioritaire.

Un appel d’offres bientôt

En allocution de fin de journée, Lionel Carmant, ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, a profité de la tribune pour mentionner que l’appel d’offres pour le Dossier santé numérique sera lancé « relativement bientôt ».

« Nous voulons nous assurer que tous les autres projets informatiques seront capables d’être intégrés dans le Dossier santé numérique quand il va être mis en place. Pour réaliser cette transformation importante, les partenaires sont essentiels, dont tous les membres du réseau de la santé et des services sociaux, les organismes et le secteur privé.

M. Carmant a ajouté que son gouvernement travaillait à rendre les services en santé plus accessibles aux usagers afin qu’ils puissent prendre part au processus décisionnel entourant leur parcours de soin.

« Pour ce faire, les services informatiques sont un allié essentiel, a-t-il soulevé. Nous avons amorcé une transformation qui se veut profonde, intégrée et utile. » Initialement, M. Carmant a pris en main le dossier des TI en santé et services sociaux afin de mener à bien le projet Agir tôt [pour la réussite de nos enfants], projet qui l’a conduit à s’impliquer en politique.

Dans l’accélération du virage numérique, l’objectif au cœur du Dossier de santé numérique (DSN) est d’offrir des services plus rapides et plus intuitifs, tout en mettant l’accent sur le recours au numérique dans la prestation de soins et des services ainsi que dans l’utilisation des données. « Le DSN est donc la pierre angulaire de la transformation numérique de notre réseau », a-t-il affirmé, glissant au passage qu’il surnommait celui-ci la « colonne vertébrale du futur réseau de la santé ».

Le pas de géant de la télésanté

Dans son allocution, le ministre Carmant n’a pas manqué de saluer le pas de géant effectué en matière de télésanté, secteur qui a connu un essor majeur durant la dernière année, marquée par la COVID-19. En effet, la télésanté a permis de soutenir la distanciation sociale, en plus de maintenir l’accessibilité aux soins et services à la population.

« Les établissements ont ainsi tous les outils nécessaires pour offrir de manière sécuritaire la télésanté, tant en mode asynchrone – à travers des échanges entre professionnels en temps différé avec un dépôt d’information – ou en mode synchrone – à travers des visites virtuelles entre un patient et son intervenant de santé, et non plus juste entre deux intervenants de la santé. »

M. Carmant a dit espérer que les gains faits en période de pandémie perdurent dans le temps. « On mise sur la consolidation de ces gains au cours des prochaines années, en plus des grands chantiers nationaux, comme la plateforme de soins virtuels, la pathologie numérique, les soins virtuels en ophtalmologie et les télésoins à domicile, afin qu’ils deviennent une modalité courante pour les années à venir. »

Un « hub » de rendez-vous en ligne à déployer

Parmi les avancées qui verront le jour dès les prochains mois, il y aura notamment l’arrivée d’un « hub » de rendez-vous en ligne, une solution informatique permettant « l’harmonisation et la gestion des rendez-vous avec un médecin en première ligne ».

À cet égard, M. Carmant a d’abord tenu à saluer le « travail remarquable » des équipes du Ministère pour déployer le Rendez-vous santé Québec (SVSQ). « Mais la pénétration et le fait que certaines cliniques voulaient conserver leur propre système de rendez-vous nous a permis de mettre sur pied l’idée avec laquelle je suis arrivé initialement, soit celle d’un « hub », d’un centre unique, où pourront se joindre toutes les plateformes. »

Il s’est dit convaincu que ce « hub » facilitera grandement la tâche d’améliorer l’accès aux rendez-vous, que ce soit pour un médecin de famille de façon urgente ou encore pour un guichet d’accès aux services. Souhaitant amorcer un virage majeur dans la gestion des rendez-vous de première ligne, le ministre veut ainsi privilégier une approche globale afin de faciliter l’accès à ces services pour les usagers.

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