Vol 8.4 La créativité et l’innovation

NATHALIE RODRIGUE, présidente
Ordre professionnel des technologistes médicaux du Québec

Au-delà de l’optimisation, l’innovation implique nécessairement la création de quelque chose de nouveau.

Dans ce numéro, nous avons tenté de cerner les facteurs à l’origine de la créativité et de l’innovation dans les organisations. Est-ce en réponse à une crise, ou pour en prévenir une ? S’agit-il d’améliorer la qualité des services, de répondre à une nouvelle clientèle ?

La créativité et l’innovation sont-elles ancrées dans la culture des établissements ou, au contraire, sont-elles perçues comme des éléments inquiétants ou déstabilisants ?

En effet, créer et innover impliquent de prendre des risques, de communiquer et gérer le changement, d’obtenir l’adhésion des personnes qui en seront affectées. Si la créativité et l’innovation comportent le risque d’erreurs et l’insécurité de devoir sortir de sa zone de confort, elles suscitent aussi la fierté d’être les meilleurs, d’être avantgardistes, d’agir en leaders.

Avec cette édition thématique, vous découvrirez comment certains milieux ou équipes ont créé et innové, leurs stratégies de réussite, les impacts sur leurs clientèles, les indicateurs qu’ils ont développés. Vous verrez également de quelle façon ils ont présenté leur projet à la direction, au personnel, aux usagers, si son implantation a été facile ou difficile, les obstacles rencontrés, les contraintes inhérentes, les conditions gagnantes. Existe-t-il des modèles théoriques qui ont guidés ces équipes ?

Au-delà de l’optimisation, l’innovation implique nécessairement la création de quelque chose de nouveau. Il est possible d’innover dans son milieu sans pour autant réinventer la roue. Parfois, l’innovation d’un établissement peut être adaptée dans un autre. Nous souhaitons vivement que les différents projets présentés dans ce numéro sauront vous iinciter à créer, innover, ou à les adapter en fonction des besoins identifiés dans vos différents milieux.

Au mois d’octobre dernier, j’ai eu le plaisir d’assister au 2e Colloque du Conseil québécois d’agrément. Pour la première fois, quatre établissements se sont vu décerner le certificat Milieu Novateur qui vise à reconnaitre la culture de l’innovation au sein d’une organisation. La fierté exprimée par les membres des équipes était palpable et belle à voir.

Plusieurs éléments sont nécessaires pour réussir l’implantation et la pérennité d’une innovation :

• La confiance envers les personnes qui veulent créer et innover ; leur indiquer qu’une erreur n’est pas une faute ; qu’en cours de projet, ils peuvent apporter des modifications et s’ajuster.

• Le décloisonnement qui permet de s’ouvrir aux autres, de les consulter, de les impliquer, car tout changement a des impacts sur la clientèle, la direction, les travailleurs.

• La créativité qui découle de la capacité de se remettre en question, de s’autoévaluer, de concevoir de meilleures façons de faire.

• L’audace, qualité nécessaire pour avancer et évoluer. Les créateurs, les innovateurs doivent être en mesure de prendre des risques, bien calculés et parfois moins. Si ces derniers attendent le risque zéro pour passer à l’action, ils manqueront de belles opportunités. Comme le dit si bien un proverbe africain, « La caravane passe, les chiens aboient ». Ne vaut-il pas mieux sauter dans la caravane ?

• La valorisation, nécessaire à la motivation des troupes. Partager les bons coups, les faire rayonner, et ce, tant pour les projets que pour les personnes qui les ont créés et implantés.

• L’identité, c’est-à-dire faire en sorte que l’ensemble des personnes touchées par le changement s’attachent au projet, se l’approprient, en fassent la promotion et deviennent des acteurs facilitant l’implantation et la continuité.

Retrouverez-vous ce genre de modèle dans les innovations présentées dans ce numéro ? La réponse se trouve… dans les pages qui suivent !

Enfin, comme le disait Steve Jobs : « L’innovation, c’est une situation qu’on choisit parce qu’on a une passion pour quelque chose ».

Dans le monde de la santé et des services sociaux, beaucoup a été fait pour améliorer la qualité des services, l’efficacité et l’efficience ; néanmoins, il y a encore place pour la créativité et l’innovation. •